Instant figé

Regarder la vie,
Celle qui s’arrête,
Celle qui se fige,
Comme une photo,
Instantané,
Où la nature s’éveille,
Se réveille,
S’épanouit,
Devant l’immensité,
S’arrêter,
Se poser,
Ne pas juger,
Instant de vérité.
Cesser d’errer,
Cesser de penser,
Tirer la bobine du film,
Laisser se développer l’imaginaire de l’âme.
Regarder passer les mots,
Regarder passer les gens,
Le temps qui passe,
L’horloge de la vie,
N’est pas né celui qui sommeille,
N’est vivant que la fleur respirant au soleil,
Qui se tourne vers sa destinée,
Qui ne cherche pas de vérité,
Offrant sa beauté aux passants,
Se dressant fièrement,
Face au vent tourbillonnant.
Attendant l’aurore,
Comme un marin qui rentre à son port.

Vertige

Je me laisse aller,
Je suis assommé par la vérité.
Je ne suis plus le même,
Je tente de chasser mes peines,

Elles qui me conditionnent,
Parfois m’emprisonnent,
Me réconfortent,
Et comme le vent me portent.

Frêle dans mes gênes,
Je suis nu dans l’arène,
Prêt à me faire dévorer,
Par ce monde assoiffé.

Et si je m’en sors,
Si je reconnais mes torts,
Je ressusciterai d’entre les morts,
Et transformerai ce maudit plomb en or.

Miroir

Je marche dans ses pas,
Je suis son ombre,
Je suis ses mouvements,
Nous ne faisons qu’un au milieu des tourments.

Je lui ressemble,
On s’assemble,
Comme des cubes multicolores,
Rien ne nous atteint même pas la mort.

Je lui dois la vie,
J’ai pris sa souffrance,
Je me calque sur ses besoins,
De lui je ne suis jamais loin.

Il n’en a pas conscience,
Il ne sait pas ce que je pense,
Ni comment j’avance,
Ni rien de mes errances.

Je ne lui en veux pas,
Je voudrais juste lui donner un peu de joie,
Même si chez moi elle fait défaut,
Même si chez lui elle s’écrase comme un mégot.

Je suis lui,
Mais est-il moi,
Je suis son chemin,
Mais est-il le mien.

Je voudrais vivre,
Cesser de m’appesantir,
Je voudrais exulté,
Et crier ma fierté, ma joie d’être né.

Comment le lui dire,
Comment le lui faire comprendre,
Que mon coeur doit s’ouvrir,
Qu’il doit cesser de souffrir.

Et enfin vivre…

Décompte

Attente,
Lente et interminable descente,
Quelque part dans les enfers,
Là où la vie se terre,

Regard vers un horizon,
Ni blanc, ni marron,
Vaines certitudes,
Douloureuses habitudes.

Seul face au destin,
Seul et sur ma faim,
Se déplace avec sa besace,
Extase du moment, j’y fait face.

Jour qui s’estompe,
Heures mises en demeure,
Ainsi est venu le grand décompte,
Celui qui mène à la tombe.

Je veux vivre,
Il n’est pas encore temps de mourir,
Je veux vibrer,
Et cesser de pleurer.

Et si le sort s’acharne,
Au milieu de ce vacarme,
J’écoute ce silence,
Et vaque à mon errance.

L’ardoise magique

Un jour de printemps alors que la nature était en train de se réveiller, Maximilien décida subitement de partir à la recherche du bonheur. Il pensait que c’était le bon moment pour entamer ce voyage lui qui avait hiberné durant tout l’hiver. Il prépara son paquetage, dit au revoir à sa famille, jeta un dernier coup d’oeil sur ses animaux de compagnie et pris la route. Quelques kilomètres plus loin, il tomba nez à nez sur une roulotte. Son propriétaire qui se tenait à côté d’elle lui fit des signes pour le moins troublant. Il l’invita à monter à l’arrière de sa roulotte et lui dit:

– « Etranger, j’ai ici tout ce qu’il faut pour te rendre heureux. Choisis ce que tu veux et je peux te l’assurer que tu ne le regretteras pas. »

Maximilien choisit une belle ardoise qui lui dit le marchand avait des vertus magiques. Ecris ton souhait dessus et secoue l’ardoise. Il se réalisera. Notre ami écrivit alors: je souhaite être heureux et il entrepris de secouer la tablette. Mais rien ne se passa. Il décida d’aller s’en enqueri auprès de l’homme mais ce dernier avait disparu laissant sa roulotte complètement à l’abandon.

Le voyage se poursuivit. Après quelques heures de marche, Maximilien vit un homme gisant sur le sol. Il s’empressa d’accourir vers lui et lui demanda ce qui lui était arrivé. L’homme lui répondit:

– « Quelqu’un m’a donné une ardoise aux pouvoirs magique capable de réaliser tous mes voeux, je lui ai demandé d’avoir de cesser de penser parce que j’en souffre terriblement et du coup mon cerveau s’est arrêter de fonctionner et je ne parviens plus à marcher. »

Maximilien décida donc de lui rendre service et remis son cerveau en état de marche en réactivant la fonction « pensées ». L’homme le remercia et il repris la route.

A quelques lieux de là, Maximilien se retrouva face à une femme. Elle semblait bouleversée comme si on venait de lui annoncer une mauvaise nouvelle.

– « Que se passe-t-il donc ? », demanda Maximilien. La femme lui répondit: « J’ai rencontré un marchand sur la route qui m’a vendu une ardoise aux pouvoirs magiques. Je lui ai demandé que mon mari soit plus attentionné, qu’il m’aide plus à la maison, qu’il soit aux petit soins pour moi. Du coup, il n’arrête pas de vouloir me faire plaisir. Je ne le reconnais plus et j’ai décidé de m’enfuir de la maison. » Maximilien décida de rendre au mari de la femme éplorée le caractère qu’il avait auparavant et la femme rentra chez elle le sourire aux lèvres.

Maximilien était interloqué. Il avait la sensation que tous ces événements avait une signification mais il ne savait pas encore laquelle. Tout d’un coup, il sentit un aigle se poser près de lui. L’animal s’adressa à lui en ces termes:

– « Etranger, aide moi. Un marchand sur la route m’a vendu une ardoise magique. Mon rêve étant de voler parmi les oiseaux, celle-ci m’a transformée en rapace. Je voudrais tellement retrouver mon apparence car je regrette d’avoir voulu devenir quelqu’un d’autre. » Maximilien exauça son voeu et l’homme repris son apparence humaine.

Cette fois-ci, il était clair pour Maximilien que tous ces événements avaient leur signification et il commença à réfléchir. Il en conclu que:

– Le bonheur ne se trouve pas.
– On ne fuit pas la souffrance.
– On ne change pas les autres.
– On s’accepte tel que l’on est.

Mais surtout, on n’a pas besoin d’ardoise magique pour être heureux car on est à soi-même l’ardoise magique de sa vie et de la vie de ceux qui nous entoure.

Unir pour ne plus se nuire

Nous naviguons entre joie et malheur. Entre amour et aversion. Entre dédain et compassion. Nous naviguons en eaux troubles et en eaux claires. Nous rejetons l’un mais nous souhaitons conserver l’autre. Nous ne naviguons pas dans l’un ou dans l’autre mais dans les deux à la fois. Choisir l’un pour l’autre ne serait-ce nous punir de ne pas être conscient de ce que la vie a à nous offrir ? Qui peut choisir la vie et refuser la mort ? Qui a cette faculté d’être le maître décideur du créateur. Pourquoi faudrait-il nier le mal et n’adhérer qu’au bien. En quoi tout cela devrait-il nous affecter puisque cela fait partie d’un tout, immuable sans début ni fin. Si la terre avait refusé que la pluie n’arrose son sol fertile, rien n’en serait jamais sorti. Si elle avait toujours fait confiance au soleil, ses terrains en seraient aujourd’hui désèchés. Il ne sert à rien de vouloir se cantonner dans un camps ou l’autre car tout deux sont présent, ne bougeront pas de leur place et ne s’en iront pas parce qu’on l’aura exigé. Si le ciel avait voulu faire sans la matière, si la matière avait voulu faire sans le vent, si l’oiseau avait voulu faire sans l’air, tout ce monde serait déréglé. La nature est en parfaite harmonie. Seul l’homme a décidé de prendre un autre chemin en allant à l’encontre de tout ce qui est.

Pourquoi ?

Je n’ai plus la force de me battre, de grimper le montagnes, de crier ma rage et mon désespoir. Je crains les chemins que j’emprunte car ils me conduisent tous vers des sentier dont la plupart sont sans issus. Pourquoi vivre, pourquoi notre présence ici bas semble-t-elle tellement indispensable. Je ne suis pas ce magicien qui réussi ses tours, je suis la raison de mon malheur, la naïveté de ce monde dans lequel je me perds et que je ne comprends plus. L’ardoise de ma vie semble inerte tant les craies ne se sont plus exprimées depuis bien longtemps. Les couleurs ont disparues, tout me semble terne, gris, nuageux. Je ne vois que les nuages au-dessus de ma tête. Le corps qui abrite ce douloureux amas de chair et de sang s’épuises et ne se reconstitue plus. Le temps passe inexorablement et là où je pensais trouver un peu de lumière, seule l’ombre veut bien me tenir compagnie. Je suis cet ermite qui arpente les chemins de la vie, qui erre sans conviction ni raison, qui cherche une porte de sortie mais qui ne fait finalement que tourner en rond. J’ai passé trop de temps à rêver. rêver à une vie meilleure où le bonheur aurait vraiment sa place. Rêver à des lendemains lumineux où les chandelles brilleraient de mille feux. Rêver en l’accomplissement suprême d’un être au corps décharné. Je me suis perdu à croire que je pouvais changer tout cela, que j’avais en mains mon propre destin et j’ai oublié que quelque part là où le silence a fait sa demeure, vit un magistère, un souverain qui entre ses mains tient notre vie à tous. J’ai lutté contre lui pensant que je prendrais un jour le dessus, je lui ai opposer de la résistance, je me suis armé de tous les armes que j’avais à ma disposition. Plus je lui résistais, plus sa force se décuplait et plus je chavirais encore toujours dans les tréfonds de mon coeur. Je me sens désormais comme un pion que l’on déplace à sa guise sur un plateau d’échecs. Je suis toutes les pièces à la fois mais ni ma volonté, ni ma rage feront en sorte que je puisse me mouvoir seul sans difficulté. Le fil qui me relie à cette force venue d’un autre temps ne peut se détacher. Je lui appartiens et je ne peux m’en libérer. En le fuyant, je suis voué à errer telle une âme perdue refusant de mourir…

La vie EST

Ne croyez pas aux marchands de bonheur. Ne croyez pas au fossoyeurs de la pensée négative. Ne croyez pas toutes ces personnes qui vous disent comment être heureux. Ne croyez pas ce que l’on vous dit mais allez vérifier par vous-même. Le bonheur ne se construit pas au travers d’une autre personne. Le bonheur, ce n’est pas un meuble que l’on demande à un menuisier de nous confectionner. Le bonheur, c’est nous qui le créons car nous sommes les seuls artisans de notre vie. Il n’y a pas de méthode pour être heureux. On ne touche pas à la plénitude en suivant un programme de 52 semaines. On touche à la plénitude par notre seule volonté. Il ne suffit pas de décider d’être heureux. Ce serait se porter en porte à faux face à la vie. La vie n’est pas parfaite mais la vie n’est pas imparfaite non plus. Elle nous offre son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles. Si on ne peut accepter cela, on souffrira systématiquement dès que quelque chose que nous ne souhaitions pas se présentera à nous. Si je n’accepte pas le temps qu’il fait dehors, comment pourrais-je dès lors accepter les aléas de ma vie. Je ne peux pas modifier la pluie et la transformer en soleil, ce serait aller à l’encontre de la nature. Je ne peux pas modifier mon passé. Je ne peux pas appréhender mon futur. Je peux vivre le seul et unique présent mais encore une fois je ne puis en être le maître absolu. C’est cela lâcher prise. Accepter que notre vie ne nous appartient pas mais qu’elle appartient à quelque chose de plus grand, de plus subtil. La vie EST tout simplement. Acceptons ce qu’elle a à nous offrir mais aussi ce qu’elle a à nous reprendre. Lutter contre cela n’y changera rien. C’est quelque chose qui nous dépasse totalement. Alors, si aujourd’hui, nous nous sentons mal dans notre peau, mal dans ce monde, mal avec les autres, c’est qu’il nous faut vivre cela. Tout cela a un sens, tout cela est nécessaire à notre progression. Tout cela a été mis sur notre route pour une bonne raison. Il ne sert à rien de vouloir aller à l’encontre de cela. Ce serait peine perdue. Beaucoup trop de personnes gaspillent leur temps dans des luttes incessante contre la vie, contre ce qui EST. D’autres se réfugient dans des croyances, ce qui leur permettra de regarder ailleurs, de refuser la réalité de ce qui EST, de chercher un moyen de s’évader là où il n’y a (apparemment) pas de souffrance. Aucun dogme, aucun système de pensée, aucune méthode ne peut vous permettre d’aller mieux. Tout cela a été créé pour fuir cette réalité. Pour fuir la vie, pour se fuir soi. La vie est ce qu’elle EST. Acceptez la comme elle se présente. En étant présent à ce qui EST en cet instant même. Tout le reste ne sert à rien. Vous êtes là où vous devez être. Vous êtes riche ? Tant mieux pour vous, faites-en profiter vos proches, soyez altruiste et non égoïste. Vous êtes pauvre ? Il en est ainsi, profitez en pour acquérir la richesse du coeur. N’ayez pas honte de ce que vous êtes ou de ce que vous n’êtes pas. Vous ETES. Tout simplement. C’est ce cadeau là que la vie vous a offert alors utilisez le à bon escient.

Ecoute du silence

Assied-toi,
Respire,
Sens le souffle pénétrer en toi,
Reprend contact avec la vie.

Ecoute le monde,
Entend l’oiseau sur la branche de l’arbre,
Ressens le vent qui fait fuir les nuages,
Hume le délicieux parfum de la fraîcheur hivernale.

Ressens,
Tends l’oreille,
Ecoute ce silence,
C’est le bruit de ton coeur.

Le bruit extérieur,
Est là pour divertir,
Le buit intérieur,
Pour que tout ton être puisse resplendir.

Prend le temps,
Le temps de rien,
Fait corps avec ce rien,
Et que ce rien comble ton vide.

Entends tu ce silence,
Entends tu ce murmure,
Cette délicieuse voix qui se penche vers toi,
Et t’insuffle son souffle divin.

C’est elle qu’il te faut écouter,
Elle qui est sans bruit,
Sans son,
Le silence qui relie le ciel à la terre.

Tout le reste,
Bruits, cris, colères et peurs,
Ne sont là que pour t’éloigner,
De ta nature véritable.

Source de toute vie,
De tout Amour,

Entend la voix,
Suis la,
Laisse la faire corps avec toi,
Laisse la être l’air que tu respires.

Alone in the dark

Seul dans la nuit, au milieu des ténèbres, je scrute le temps, j’aimerais que tout cela s’arrête. Les vents et les marées me font peu à peu sombrer, je me noie dans l’ennui, je me cache et je fuis. Les sols mouvant se dérobent sur moi, m’emportent au large de toute vie sur terre, se révèlent être des monstres qui me donnent un goût amer. Je me perds dans leurs regards, je me laisse emporter au milieu de tous ces cadavres qui me tendent les bras, m’accueillent et m’observent sans bruit. J’y reconnais des personnes disparues, je retrouve ceux que je croyais à jamais perdu. Je les enlace une dernière fois, dans leurs yeux je peux lire la joie. Celle d’être délivrée, de ne plus jamais souffrir, d’être mort à eux-même. Où est donc ce paradis où aller me réfugier, où est donc cette terre promise, que de mes yeux bleus je vise. Elle ne m’a jamais parue aussi lointaine, vers elle j’avance avec peine. Sortez de ma vie, démons de minuit. Videz moi de votre sang, rentre chez vous ou mourrez à genoux. Je ne puis encore supporter tout ce mal qui germer en moi, ces mauvais herbes que plus personne n’arrache. Un jour, promettez-moi, de me fuir pour enfin me laisser vivre. Sinon je préfère mourir que de gémir au milieu de ce cauchemar, si réel que je lance un appel. Désespéré car qui pourrait m’entendre. Dès lors il ne me reste plus qu’à attendre qu’un nouveau jour se lève, que l’horizon se dégage de tous ces nuages. Que la tempête cesse, que la mer à nouveau se cristalyse, laissant admirer ces merveilles sur lesquels le temps à jamais ne veille.