Eclaircie

Aveuglé, réfugié,
Appatride, sans famille,
Rêve de liberté,
Soupir d’éternité.

Vague à l’âme,
Âme qui divague,
Espoir déçu,
Rêves innassouvis.

Sortir de l’ornière,
S’apaiser par la prière,
Se retrouver,
Se reconnecter.

Se dresser fièrement,
Faire face aux éléments,
Ni vent, ni tempête,
Juste le soleil qui me guette.

La raison n’a pas de coeur

Ignorance de ce qui est,
Prépondérance à vivre dans la peur,
A ne pas saisir cette chance,
D’écouter les murmures de mon coeur.

Il ne reste plus assez de place,
Pour les accueillir et les nourrir,
Mais il subsite assez d’énergie,
Pour agir et ne plus subir.

Me détachant de cette emprise,
Petit à petit je lâche prise,
Même si la peur est est encore mienne,
Je ne désespère pas, je souris.

Nous sommes libres et vivants,
Nous demeurons des êtres pensants et méprisants,
Nous aimons mais nous aimons mal,
Nous donnons mais reprenons trop vite.

La raison nous joue de vilains tours,
La crainte nos cloisonne,
Je tarde à voir le jour,
Ce venin toujours qui m’empoisone.

Ma tête me pousse à demeurer,
Mon coeur me pousse à la liberté.
Mes tripes me font frémir,
Juste un mot, je n’ai qu’à le dire.

Délivrance,
Telle est ma chance,
Enfin la saisir,
Et ne plus me mentir.

Temps qui passe

Le long du chemin,
Quelques corneilles graillant,
Brouhaha incessant,
Désinvolture du quidam marchant vers son graal.

Le jour n’est pas encore levé,
La rougeur du ciel pas tout à fait dessinée,
La nature se réveille,
Et moi perpétuellement en veille.

Cette enveloppe qui me sert de corps,
Ces souffrances qui se bousculent en lui,
Derrière tout ça, l’infinie exactitude,
De tout ce qui est ou devrait être.

L’esprit voilé de questions,
Sans aucun moyen de réponses,
Se déchire entre ombre et lumière,
Se cache derrière toute cette colère.

Je fais du sur place,
Tel est automate,
Mes membres se débattent,
Le sers les poings et ne lâchent rien.

Déraison du temps qui passe,
Peur de ces secondes qui s’effacent,
J’entends le tic tac de l’horloge,
Le temps qui passe et trépasse.

In memorium

J’ai perdu le sourire,
ce petit trait qui fait frémir,
J’ai perdu cette insouciance,
celle qui me rappelle mon enfance.

Quand rien ne devait être obtenu,
Quant tout n’était qu’un du
Lorsque la cours de récréation,
N’était pas encore la cours des châtiments.

Aujourd’hui si je crie,
Je ne serais plus compris,
Aujourd’hui si je pleure,
C’est de moi dont on aura peur.

Etre un enfant,
C’est vivre passionnément,
Prendre de l’âge,
C’est voir jaunir les pages.

En sursis

En… vie de vivre
En… fin mourir
En… vie d’aimer
Et ne plus raisonner.

jouer au cascadeur,
faire sauter les protections,
jouer sur l’émotion,
Ne plus avoir peur.

Avide de vérité,
je n’ai cessé de la chercher,
Eclaireur dans la nuit,
Sans ma lanterne je me fuis.

Sans raison, sans loi,
J’ère sans fois,
Sans final, sans épilogue,
Je me tiens à mon monologue.

Se libérer

J’ai longtemps cherché car je pensais trouver,
Je me suis souvent éparpillé car je voulais voyager,
J’ai cru mais si j’avais su,
Aujourd’hui je sais et je peux enfin m’éveiller.

La vie offre chaque instant son lot de cadeaux,
Nous sommes tous les gagnants de ce gros lot,
Il suffit de se sentir exister,
Pour faire de ses instants un moment de vérité.

Il n’y a ni nuit, ni jour,
Ni bien, ni mal,
Tout a sa raison d’être,
Tout être est.

Les voiles peuvent enfin se lever,
L’horizon qui se dessine à moi,
Pourra enfin me combler de joie,
Qu’il n’y ait plus de toi et moi.

Juste des soi libérés du moi.

Repos

Le temps s’arrête,
Le temps se brise,
Ni passé, ni futur,
Juste le présent… innébranlable.

L’eau jaillit,
L’eau se fige,
Mon visage se reflète dans la source,
La vie ne tient qu’à un fil.

Manifestation de l’Amour,
De cet instant unique,
Oraison à la nature,
Au changement perpétuel.

Etoiles clairsemées dans un ciel d’automne,
Nuages évaporés à l’aulne de l’hiver,
Le coeur de la faune se ralentit,
Le temps du repos est arrivé.

Rêves

Si je pouvais m’accepter autant que le ciel demeure avec la terre,
autant que le soleil se répand dans l’air.
Si je pouvais juste être moi, sans feu ni loi qui me brûle,
juste être cette personne qui si souvent m’emprisonne.

Je pourrais être libre de vagabonder à travers les chemins de la vie.
Libre d’aimer autant que les fleurs aiment l’eau qu’on leur donne.
Libre de marcher sans me blesser,
Libre de respirer au lieu de m’étouffer.

Je m’empêche d’avancer vers cette insouciance qui pourtant me tend les bras.
Je me défends d’être juste ce que je suis
Au lieu de vouloir devenir ce que je ne pourrai être.
Je peine à aimer alors que cet amour brûle en moi.

Je rêve à des jours meilleurs,
Au lieu de vivre le moment qui illumine toute journée.
Je crains cette existence et attends la mort.
Car enfin délivré, je pourrais peut-être goûter à cette joie que je désire tant.

J’apprends à chaque instant.
A aimer ces sourires qui illuminent nos journées.
A rendre grâce à cette nature qui m’abrite sous son doux feuillage.
Je me prosterne face à ce monde avec lequel il m’est parfois difficile de vivre avec.

Si seul au milieu des miens.
Absent comme un feu consumé.
Je rêve de cette existence où toute souffrance aurait disparu.

Où la vie ne ferait qu’un avec toute chose.
Où l’amour serait notre seule tunique.
Notre seule raison d’être.

Je ne demande qu’à me réveiller de ce long sommeil.

Voici les clés

Tout est là,
Pourtant je ne le vois pas,
Tout est si près,
Alors pourquoi m’en éloigner.

Que me sert-il de chercher,
Ce que je ne dois pas trouver,
Que me sert-il de saisir,
Ce que j’ai déjà en main.

Au lieu de m’égarer,
De regarder de tout côté,
Si pour une fois je m’autorisai,
A pouvoir aussi en profiter.

Je n’ai fait que rêver,
A me projeter,
Ou reculer,
Alors qu’il me suffit d’avancer.

Le chemin est merveilleux,
Si on prend la peine de l’admirer,
Sans le juger, ni le comparer,
Juste se poser.

Recommencer à s’émerveiller,
Et à nouveau pouvoir voler,
Ne plus se couper les ailes,
Regarder droit devant..

Videz son sac,
Et ne plus l’encombrer,
Lui faire un peu de place,
Et le rendre plus léger.

Enfin se reposer,
Et cesser de penser,
Ouvrir mes sens,
Et pouvoir respirer.

Regard profond

Les brumes matinales se confondent en moi,
Elles se fondent tels des nuages gris,
S’étalent comme des petites taches de couleurs,
Se répandent en un grand manteau froid.

Elles se nourrissent de ma souffrance,
Grandissent quand je leur donne à manger,
Prennent de l’importance si je m’accroche à elle,
Sont vivantes si je les vois comme telles.

Mais le bleu du ciel n’est pas loin,
Caché mais pas évanoui,
Il n’attend qu’un signe,
Pour qu’en il se dessine.

Inutile de le chercher,
Inutile de lutter,
Inutile de partir en conquête,
Puisqu’il est là quelque part en moi.

Que je regarde au plus profond de moi,
Ne pas craindre ce que je peux y découvrir,
Ne pas juger ce que je peux être,
Mais juste être…