Regarder au-delà

Le monde tel que nous le voyons,
Est-il celui auquel nous croyons,
Pour se donner bonne conscience,
Pour ne pas dire ce que l’on pense.

Ai-je moi aussi la possibilité,
De regarder derrière ce rideau voilé,
De me planter au-delà du décors,
De voir la vie plus loin que la mort.

Difficile de croire,
Ce que l’on ne peut savoir,
Difficile d’accepter,
Ce que l’on semble ignorer.

Derrière ce beau miroir,
Où se confondent grâce et désespoir,
Il existe un monde perdu,
Où les corps se regardent à moitié nu.

Où la dualité a disparu,
Où l’amour est ce que chacun a voulu,
Un endroit où je suis le roi,
Le bouffon de ce royaume sans loi.

Quelque part où jamais on ne s’est aventuré,
Existe un monde de personnes éveillées,
Qui un matin ont reconnu,
Leur reflet qu’elles n’avaient jamais vu.

Tomber du trône

Je me suis assis sur le trône du savoir,
Avec mon sceptre de toujours croire,
Que les mots étaient plus fort que les sentiments,
Que la raison jouait du côté des bien pensant.

Tous les chevaliers se sont alors adoubés,
Il avait celui de la peur,
Qui sans reproche me tendait ses leurres,
Devant lui j’ai presque capitulé.

Il avait celui de l’humilité,
Devant qui je me sentais géné,
D’être meilleur que moi,
Avec lui je perdais ma foi.

Puis un autre s’est avancé,
Et d’un bont je me suis reculé,
Il représentait la certitude,
Etais-ce donc ça la bonne attitude.

Alors je me suis posé,
Et j’ai pris le temps de regarder,
Et me suis retrouvé face à la croyance,
Qui voulait elle m’abreuver de sa science.

Je ne peux tous les énumérer,
Au milieu d’eux je ne peux qu’étoufer,
Perdre cette magie,
De ce que peut m’apporter la vie.

J’ai donc décidé de les chasser,
Même si je continue à les croiser,
Mais j’apprendrai à leur faire face,
Pour que plus jamais je ne perde ma trace.

Jeux d’enfants

Jeux d’enfants,
Clopin clopant,
Jeux de mains,
Attention aux vilains.

Vers luisant,
Détourné du vent,
Rêves de cache cache,
Sans que personne ne le sache.

Un, deux, trois soleil,
A plusieurs ce n’est pas pareil,
Tape contre le mur,
Avec un ciel bleu azur.

Touche touche plus haut,
S’agit pas d’être des veaux,
Touche touche plus bas,
J’en ai plein les bras.

Jeux d’enfants,
Ne sont pas pour les parents,

Jeux de parents,
Sont bien moins marrant.

Nuages

Ils se dessinent au milieu du ciel,
Se dégustent comme des tartines au miel,
Apaisent comme des voluptes d’encens,
Eveillent le regard de millions de gens.

Ils passent au-dessus des toits,
Font éclore des moments de joie,
De la part d’enfants,
Emerveillés même du mauvais temps.

Leur beauté est vertue,
Leur magnificience se dilue,
Au travers des saisons,
Présent ils le sont à l’unisson.

Ils représentent des images,
Des livres de centaines de pages,
On en raconte des histoires,
Impossible de ne rien y voir.

Ils s’animent en animaux,
Ils n’en font jamais de trop,
Ils egayent les regards,
Il font taire les plus bavards.

Faisant partie d’une immensité,
Personne ne peut les calculer,
Ils vont comme ils viennent,
Ils sont vivant à chaque moment.

Et quand est venu le jour du départ,
Leur destin n’est plus qu’un avatar,
Fini de vivre et mourir,
De leur pleurs ils ne pourront plus souffrir.

Le poète

Il tient sa plume,
Comme on regarde la lune,
Il vit dans les nuages,
Comme ses héros au fil des pages.

Au travers de ses mots,
Il nous abreuve de ses maux,
A la croisée d’un chemin,
Il nous délivre son parchemin.

Il rêve dans les étoiles,
Se défait de tous ses voiles,
Il laisse voguer son imagination,
Pour nous émerveiller de sa passion.

Il a chassé sa raison,
Il se découvre sous toutes ses saisons,
Il a décidé d’ouvrir son coeur,
Pour y donner plus de valeur.

Au plus profond de ses entrailles,
Il se délivre de ses failles,
Dans sa religiosité,
Il fait éclore sa divinité.

La vie l’a fait l’a amené à couché,
Tous ces verbes qu’il a conssenti à violer,
L’éternel est son missel,
La farandole sa ritournelle.

Il n’a pas d’âge,
Il ère au milieu de ses paysages,
Il met les fleurs en fête,
Simplement, il est poète.

Quitter le désert

Loin de déserts arides qui ont hanté mon chemin, loin des zones marécageuses dans lesquelles je pensais m’enliser, j’ai compris que je n’étais pas victime d’un grand complot pour faire de ma vie un enfer mais que quelqu’un aussi haut soit-il souhaitait simplement que je me réveille de ce sommeil dans lequel je suis plongé depuis une éternité. les masques qui jadis hornaient mon visage tombent peu à peu non loin de mes genoux écorchés par les brûlures de la vie. J’ai cherché longuement des coupables à qui m’en prendre. Je me suis posé en victime de cette vie qui me voulait tant de mal. Je maudissais les situations désastreuses que pouvaient vivre d’autres personnes et je m’en voulais de ne pouvoir être cette épaule sur laquelle elles pouvaient pleurer. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, le faisant souffrir et cherchant parfois même à le détruire. Je suis allé au bout de mes émotions en culpabilisant mon propre être de ne pas être à la hauteur de mes espérances. J’ai craché mon venin tel un serpent cherchant une proie pour déverser le fiel qui coulait en lui. J’ai haï du plus profond de mon âme tous ces artisans de bonheur qui voulaient me tendre les bras.

Mais j’ai compris…

Que la vie n’est pas une épreuve en soi mais qu’elle est tout simplement. Qu’autrui n’est pas responsable de mes maux mais juste le reflet d’un passé que je souhaite désormais révolu. Que la terre m’accueille dans sa plus grande bonté, que je me dois de l’aimer, de la chérir et de la respecter. Que mon voisin n’est pas mon ennemi mais juste un rayon de soleil supplémentaire présent pour éclairer le monde. J’ai compris que chacun d’entre nous cherchions le bonheur à sa manière et que juger ce qu’autrui accomplissait n’était qu’acte vain et inutile. Nous sommes tous des corps d’énergies divines qui aspirons à la lumière pure de l’amour infini. Nous sommes en marche et notre route est certes parsemée d’embûches mais au avec au bout la récompense tant attendue. Il n’est pas stérile de vivre ces moments où on a l’impression de perdre pied. Il n’est pas cruel de souffrir car cette souffrance a toujours sa signification. La nature nous a doté d’émotions, jouissons-en. Usons de nos yeux pour admirer les merveilles de notre monde. Isons de nos oreilles pour écouter le bruit du torrent. Usons de notre nez pour sentir l’odeur des fleurs. Usons de notre langue pour goûter la saveur des mets. Usons de nos mains et de nos bras pour embrasser notre prochain. Enfin, laissons cette petite voix nous guider. Il suffit de l’écouter. Elle n’est pas là pour nous usurper. Elle est notre coeur, elle est ce souffle qui coule en chacun de nous. Celui de l’Amour universelle qui ne demande qu’à s’exprimer.

Nous avons le choix. Nous avons ce libre arbitre qui nous a été conféré. Celui de demeurer dans ce monde obscure et noir où tout nous semble gris et terne. Ou celui de migrer vers cette oasis de lumière et d’Amour où chaquue seconde qui passe est une seconde mise à profit pour (S’)aimer.

Les 4 saisons

Au printemps, chemin faisant, le bouton pointe le bout de son nez. Timidement, manquant encore d’assurance, il se dresse, faisant désormais face au monde. Il ne sait pas encore ce qui l’attend. Il sait seulement que s’il est présent, c’est que c’était juste le bon moment. Sa peau se craquelant, il sent que bientôt il va devoir s’ouvrir. Il a beau se retenir, la nature fera son travail. Les autres autour de lui ont déjà franchi le pas. Il les voit fièrement se dresser sur leurs branches et se dit que finalement cela n’a pas l’air si terrible. Alors comme d’un souffle, il s’éveille. S’ouvre à la lumière qui le berce de ses rayons et embrasse la vie comme on étreint son premier amour. Il devient fleur. Il sait que son parcours ne fait que commencer. Il a conscience que des épreuves se dresseront devant elle. Mais elle a confiance car elle est forte et robuste. Et puis, elle n’est pas seule, tous autour d’elle sont prêt à la soutenir pour pouvoir la voir grandir et s’épanouir.

L’été arrivant, du vert pâle grisant, notre fleur s’est muée en bouquet rouge scintillant. Sous un ciel resplendissant, elle se délecte de contempler ses frères et ses soeurs culminant sous les feuillages vivifiants. Elle a acquise une certaine aisance, une délectable assurance. Elle est bien accrochée à sa branche et rien ni même un coup de vent ne pourrait l’en déstabiliser. D’en haut, elle perçoit les regards interrogateurs des passants comme si ces derniers cherchaient à comprendre qui elle était. En son for intérieur, elle se dit qu’elle n’est qu’une fleur et qu’il n’est pas bien inutile d’en savoir plus. Mais les gens ont toujours besoin de savoir, de comprendre et d’expliquer. Pourquoi ne peuvent-ils pas simplement admirer. Pour grandir, la petite fleur se nourrit de l’air qui lui caresse les pétales. Sa tige elle est bien ancrée, rien ne peut venir la perturber. Sa vie est merveilleuse. Tout se passe comme dans un conte de fées.

L’automne à ses pieds, la force de la vie qui coulait jadis dans ses veines commence déjà à s’amenuiser. On a plus vingt ans se dit-elle mais je suis encore au firmament. Regardant autour d’elle, nombre de ses comparses ont déjà disparu. Elle ne sait où elles sont passées. Simplement, leurs murmures qui jadis faisaient sont bonheur se sont peu à peu atténués. Les premiers vents violents faisant leur apparition, elle sent bien qu’elle a un peu de mal à se stabiliser. Sa peau se flétri, sa couleur prend de l’âge, son odeur et sa couleur ont quasiment disparu. Ce n’est pas encore le moment d’abdiquer, se dit-elle. Contre vents et marrées, je me battrai et survivrai. Des perles de pluie coulent le long se son visage. Ce n’est pas la tristesse qui l’envahit mais le bonheur d’être tout simplement.

C’est alors que les premières neiges commencèrent à tomber. L’hiver pouvait alors se manifester. Tout semblait être terne et vide autour d’elle. Elles n’étaient plus que quelques unes à se tenir compagnie. Se regardant, se souriant et comprenant que le printemps avait pris ses quartiers. Plus rien ne pouvait lui arriver. Elle estimait avoir bien vécu. Pas de regret, ni d’amertume. Elle avait été ce qu’elle souhaitait être, une fleur tout simplement sans faux ni semblant. Lorsque regardant au-dessous d’elle, transparu un tapis jonchant par parcelles. Elle les reconnu une par une. La rose, la mauve. La bleu et la blanche. Se sentant attirée par une force qu’elle ne pouvait maîtriser, elle se sentie décliner. Elle lâcha la vielle branche à laquelle elle s’accrochait depuis si longtemps. Se laissa planer au milieu des longues allées. Elle n’avait pas l’impression de mourir. Non, elle se sentait enfin vivre. Car elle avait toujours décidé de quoi serait fait sa destinée. Elle savait que là où elle allait plus rien ne pouvait lui arriver. Que rien n’était jamais terminé. Mais que tout allait à nouveau recommencer.

Voler pour ne pas tomber

Victime de la peur, l’oiseau craint d’un jour pouvoir voler. Loin de son nid douillet, le ciel qui lui tend les bras lui semble innacessible. La raison l’emporte sur la passion, il se veut téméraire mais n’aspire qu’au repos et au calme. L’astre de sa vie brille dans le ciel mais lui ne se repend pas de s’être malencontreusement perdu au pays imaginaire des songes. Rêver lui semble étincellant mais ses pieds lui disent de marcher, les ailles ce sera pour plus tard. Il rêve de la vie qu’il pourrait mener loin de l’arrogance des autres oisillons de la voilière. Sa tâche ne sera pas aisée car souvent il est rattrapé par son passé de petit oiseau descendant d’une grande famille de voltigeur. Que va-t-on penser de moi si je ne parviens pas à décoller mes pattes de cette terre à laquelle je semble m’accrocher. Craint-il de faillir à la tâche. Non, il est envahi par par une multitude de pensées qui lui affirment que ce ciel auquel il aspire tant n’est pas pour lui. Seul au milieu de ses paradoxes, le temps lui paraît éternel. Il noit ses espoirs dans les profondeurs de ses regrets. De peur de ne pas se relever, il tente de se maintenir la tête haute face à ces contradicteurs. Loin d’abdiquer, il émet un chant victorieux qui l’emmène déjà sur le champs de bataille qui s’offre à lui avec l’espoir d’enfin naître de ses cendres tel est un phoenix déployant tout son corps. Insoutenable qu’est cette attente. Les jours, les mois et les années sont déjà derrière lui. Il les a vu défiler et sait qu’ils sont à jamais perdus. Les beaux jours sont-il enfin là. Il y croit car il sait que chaque arbuste se tenant fièrement debout devant lui a du lui aussi faire face à d’effroyables tempêtes avant de devenir un chêne robuste. Alors il espère encore et encore et se tient prêt à suivre le premier nuage qui s’offrira à lui…

Nouveau départ

Alors qu’il pensait qu’il était trop tard,
l’espoir d’une nouvelle lune s’était révélé,
Le rossignol pouvait de nouveau chanter,
Les abeilles retourner butiner.

La nature commençait à s’éveiller,
Le troupeau suivant son berger,
Les lapereaux marquant au pas,
laissaient enfin éclater leur joie.

Le vent pouvait cesser de tournoyer,
La terre avait assez veillé,
Les fleurs offraient leurs plus belles odeurs,
Les fruit leur indéfinnissable saveur.

Le pêcheur près de son étang,
Laissait pendre son hamecon,
Le poisson alors mordillant,
Ne voulait plus de la même chanson.

Les dernière glaces du temps jadis,
s’évacuaient là où les chutes se tarissent,
Les derniers flocons que l’on voyait tomber,
s’éparpillaient derrière le bois clairsemé.

Du fond de la nuit,
Jaillissait les premières lueurs du matin,
Le tapis noir d’étoiles,
Disparaître derrière le léger voile.

Reste le temps qui jamais ne s’étiole,
Qui ne cherche pas à demeurer,
Que l’on ne peut embrasser,
Se vidant comme une simple fiole.

Ils regardent l’horizon,
Ainsi ne partent ni ne vont,
Freudonnant le même refrain,
Résumant bien ce va et vient.

Nous sommes UN

Deux visages qui se croisent,
Heureux présage.
Deux âme qui se retrouvent,
Eternel recommencement.

Côte pile,
Côté face,
La pièce est unique,
Son dessein est identique.

Pourquoi séparer,
Ce qui se complète,
Pourquoi vouloir juger,
Des coeurs qui se lient.

Chercher la perfection,
A vouloir se composer,
De ce qui ne peut se faire valoir,
A mourir au sein de la terre.

La valeur d’un homme n’a pas de prix,
La valeur d’un coeur qui bat est universelle,
Souvent se lier pour mieux proposer,
Attentes vertigineuses, déceptions marécageuses.

Je suis lui,
Et il est moi,
Nous sommes eux,
Et il sont nous.

L’air que tu respire,
Est celui de tout être,
Il se partage,
Au cours d’un interminable voyage.

Nous marchons sur le même chemin,
Côte à côte main dans la main,
Nous aspirons au même cheminement,
Nous transcendons tous les mêmes vents.

Si tu tombes,
Je te relève,
Lorsque je m’enfonce,
Ton bras se tend vers le miens.

La différence,
Existe lorsque l’on pense,
La complémentarité,
Lorsque l’on se rapproche de la vérité… aimer.

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